LE CHEMIN DE CROIX : UNE VOIE VERS L’ENGAGEMENT SCOUT

Nous nous souvenons des paroles de Jésus :

« Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15, 13)

Le Vendredi Saint, Jésus nous fait comprendre sur la croix : « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. » Le chemin de la croix est un chemin d’engagement pour le scout.

Les cadets de Mafeking ont mis leur vie en danger pour porter les messages de Baden-Powell, oubliant leur propre sécurité, mettant en jeu leur jeunesse — comme si les vies à sauver étaient les leurs. Je dirais avec BP : si nous cherchons un véritable exemple de notre temps, en voici un, rempli d’amour.

Le philosophe allemand Schopenhauer s’interroge : comment une personne peut-elle s’oublier au point de risquer sa vie pour en sauver une autre, comme si le danger de l’autre était le sien ? Selon lui, une telle personne agit par reconnaissance instinctive de la vérité : nous sommes un. Le scout ne réagit pas en pensant à lui-même comme à un individu isolé, mais dans l’expérience directe de cette vérité : nous sommes tous créés à l’image de Dieu. Schopenhauer appelle cela la compassion, unique source de toute action morale véritable.

Comme scouts, nous sommes pleins de compassion et d’amour. Albert Camus résonne avec cet appel :

« Ceux que j’aime, ce sont les hommes d’aujourd’hui, ceux qui marchent sur cette terre. C’est eux que je salue, c’est pour eux que je me bats, c’est pour eux que je suis prêt à donner ma vie. » (A. Camus, Les Justes)

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15, 13; Gaudium et Spes, n° 32)

« Quel autre don offrir à celui qu’on aime, sinon celui de soi-même ? » (Y. Congar)

La mission scoute est un engagement fondé sur la foi, l’amour, le sens du sacrifice. Camus poursuit :

« Je ne peux rester indifférent devant toute cette souffrance… Je suis lié au monde par tous mes actes, aux hommes par toute ma pitié. »

Être scout, c’est vivre, risquer et se sacrifier pour les autres. Faire son devoir avant tout, même au prix de son confort, de sa sécurité ou de son plaisir.

En cas de doute, se poser la question : « Quel est mon devoir ? », c’est-à-dire « Qu’est-ce qui est le meilleur pour les autres ? » Et agir en conséquence.

Le scoutisme est un chemin, un appel à la vie, une mission pour sauver et promouvoir la vie des autres.

« La plus grande grâce de Dieu et le plus grand bonheur de l’homme, c’est de pouvoir témoigner de son idéal avec son sang. » — Maximilien Kolbe

« Remplir son devoir envers Dieu, sa patrie, aider les autres en toute circonstance, observer la Loi scoute » — cela exige d’être prêt à donner sa vie.

« Celui qui évite tout danger perdra sa vie. Mais celui qui se donne par amour du Christ vivra, comme le grain de blé qui tombe en terre. » — Mgr Romero

« Ceux qui évitent toute difficulté pour ne pas être dérangés n’illuminent pas le monde. » — Mgr Romero

Jésus comprenait clairement sa mission : à 12 ans, « Je dois m’occuper des affaires de mon Père », et à 33 ans, « Tout est accompli. »

Certains l’ont suivi comme enseignant, d’autres comme ami des pauvres, ou encore en quête de justice et de paix. Tous ont gardé la flamme de l’espérance.

Et toi, scout, que vois-tu en Jésus ? Et comment y réponds-tu ?

P. Jean Pascal DIAME, Missionnaire Spiritain, Angleterre